
Petite histoire de la Pagani Zonda
On s’attaque aujourd’hui à une merveille du monde automobile ! La Pagani Zonda fût la première supercar produite par Pagani. Chaque pièce, et j’insiste, chaque pièce de la voiture doit être parfaite et avoir un design harmonieux. Découvrons ensemble l’histoire de cette épopée.
Commençons par son créateur, Horacio Pagani. Ce qui motive Horacio par dessus tout et depuis toujours, c’est la création. il adore créer des choses et bien sûr créer des voitures. Il commença, petit, par créer de petites voitures en résine, puis à son adolescence une mini moto ou encore un buggy. C’est donc naturellement qu’il se dirigeât vers des études de Design Industriel, puis d’Ingénierie Mécanique, lui laissant tout de même une petite frustration. Pour remédier à cela, il ouvre sa première entreprise en 1977, une entreprise pour créer. Pour vivre de son activité, il travaillera sur tous types de projets et commandes spéciales, comme un prototype de camping-car, des meubles métalliques… Mais il n’oubliera pas de créer également ce qui pouvait sembler impossible. Il fabriqua en 1978 une F2 qu’il fera concourir avec le pilote Augustin Beamonte. Ce sera pour lui l’occasion de rencontrer Oreste Berta, constructeur argentin de monoplaces.
Berta permettra à Horacio de rencontrer Juan Manuel Fangio, à qui il partagera son ambition de travailler pour un constructeur italien. Non sans mal à cause de la situation économique, Horacio parviendra à travailler pour Lamborghini sur recommandations de Fangio. Après quelques années, la marque lui confiera le département Matériaux Composites, qui n’a clairement pas la cote. Tous les anciens de l’entreprise pensent qu’une voiture de sport se construit d’une carrosserie en aluminium et d’un châssis tubulaire, et non avec des matériaux composites. Peu importe, Horacio commence à développer ses pièces en composite et réussit à construire avec son équipe une Countach faite de carbone et de kevlar, la Countach Evoluzione. Il s’agit ici de la toute première voiture recevant un châssis et une carrosserie en matériaux composites. Même si la gain de poids et la rigidité de la voiture impressionne en haut lieu chez Lamborghini, le potentiel d’une cellule centrale en composite n’est pas encore détecté. Horacio est en avance sur son temps.
Horacio travaillera également sur la Countach 25ème Anniversaire pour laquelle il développe les pièces en matériaux composites. Pour cela il a besoin d’un autoclave, mais Lamborghini refuse à cause du coût trop élevé. Pas grave, il prend son vélo et part faire un prêt à son nom pour en acheter un. L’autoclave lui appartenant, Lamborghini ne pouvait pas l’installer dans son usine. Horacio s’installe donc dans son propre entrepôt qu’il loue, devenant ainsi sous-traitant de Lamborghini et non plus salarié.
Lamborghini commence à voir le potentiel des matériaux composites et demande à son sous-traitant de fabriquer plusieurs pièces pour la nouvelle Diablo. Mais la Guerre du Golfe éclate au début des années 90, Chrysler revend Lamborghini et tous les projets de la marque sont stoppés. Horacio va devoir proposer ses services à d’autres entreprises pour survivre et répondre à tous types de commandes spéciales.
Encore une fois, Horacio travaillera sur tous types de projets pour vivre de son activité, mais n’oubliera pas de créer l’impossible. En 1993, Modena Design voit le jour et Horacio, avec son équipe, vont commencer à créer et financer sa Supercar. Il hésitera un bref moment à vendre son premier prototype à Lamborghini, mais heureusement son fils le convaincra de concrétiser son rêve. La machine est lancée.
Le début du rêve
Horacio s’attèle au développement de sa voiture hautement exclusive. Lui et son équipe développerons entièrement la voiture, mais c’est une voiture sans moteur. Développer un moteur est exclu car trop coûteux. Fangio, qui est un ami proche et croit fortement en Pagani, demandera à Mercedes s’ils peuvent fournir un moteur au prototype. Après une étude de l’entreprise, Mercedes accepte et fournit à Pagani la pièces finale de la voiture, un moteur V12 de 6L !
Un deuxième prototype sera créé afin d’être présenté au salon de Genève 1999. La Pagani Zonda, nommée comme le vent soufflant dans la Cordillère des Andes en hommage à Fangio mort en 1995, sera un franc succès.
Son design incroyable aura d’emblée fait son succès. Cette voiture a tout pour plaire. Mais rentrons dans les détails. Qu’est-ce qu’une Pagani ?
Pagani, une affaire de détails
Comme l’on peut s’en douter, les Pagani seront fabriquées en matériaux composites. C’est une petite révolution pour l’époque car les constructeurs commencent tout juste à s’y intéresser. Finit le vieux châssis tubulaire, les Pagani seront fabriquées sur la base d’une monocoque en carbone. Ce type de châssis monocoque offre à la voiture une bien meilleure rigidité et un poids plus léger de part sa fabrication en composite (principalement un alliage de carbone). Cela améliore la tenue de route et augmente la vitesse en courbe.
Elle s’avèrera également incroyable en terme de sécurité. Pour vous dire, une seule Pagani est nécessaire pour passer l’ensemble des crash tests d’homologation. En 2011, une Pagani a été complètement détruite sur une autoroute italienne après un crash à plus de 300 km/h, selon les estimations des policiers. Le conducteur ainsi que sa passagère s’en sont sortis indemne, juste avec quelques bleus. La voiture s’est disloquée, mais pas la monocoque qui est l’une des plus rigides du monde.
L’utilisation de matériaux composites ne s’arrêtent pas à la monocoque. Ce fans de carbone et de kevlar en mettra partout dans sa voiture, pour notre plus grand bonheur. Pagani sera d’ailleurs le premier constructeur à proposer une voiture homologué avec le carbone apparent. Le composite sera uniquement vernis et non peint comme tous les autres constructeurs. La marque peut se permettre une telle prouesse car les stries du carbones sont alignées entre chaque pièce de carrosserie, donnant une belle harmonie à la voiture une fois vernie. Si les stries ne sont parfaitement alignées avec les autres pièces une fois sorties de l’autoclave, la pièce est jetée. Quand je vous dis que chaque pièce doit être parfaite.
Même les pièces visibles indirectement, lorsque l’on ouvre le capot ou que l’on regarde plus en détail sous la voiture, doivent être harmonieuses. Pour vous dire, les triangles de suspension devait avoir un design agréable à regarder. En les retravaillant, Pagani et son sous-traitant on même réussi à gagner du poids ! Personne, aucun constructeur, ne fait ça ! Quand certains cherche performance et standardisation, Pagani cherche l’harmonie et la qualité, peu importe la complexité.


Si jamais vous aviez encore un doute sur la qualité de cette voiture, chaque vis et écrou sont en Titane Grade 7. Il s’agit d’un titane non allié auquel est ajouté du Palladium, permettant ainsi d’avoir un matériau léger, à haute résistance et qui ne rouille pas. Sur chaque vis est bien sûr gravé l’inscription « Pagani ». Le coût de la visserie pour une Pagani complète ? Environ 100 000€ !
Un moteur sur-mesure
Comme nous l’avons stipulé plus haut, développer un moteur performant et robuste est une tâche bien compliquée pour un petit constructeur. Pagani se tournera vers Mercedes pour lui fournir un moteur, et quel moteur ! La toute première Pagani C12 sera équipé d’un moteur V12 de 6 Litres produisant 394 ch. Ce moteur issu de la Mercedes Classe W140 V12, sera retravaillé pour Pagani. Avec son gros V12, la voiture pèsera alors 1 250 kg à vide. Un poids plume ! En comparaison une Lamborghini Diablo pèse 1 600 kg.

Viendra ensuite la Pagani Zonda C12-S toujours équipée du moteur Mercedes, mais cette fois il sera préparé par les équipes AMG. Le V12 voit sa cylindrée passer à 7.0 Litres pour une puissance de 500 ch. En 2002, son moteur évoluera pour un Mercedes AMG de 7.3 Litres de 555 ch. L’un des plus gros moteurs jamais produits de l’industrie automobile. Enfin, la Pagani Zonda F sera également équipée du moteur 7.3 L, toujours amélioré avec 600 ch, puis 650ch.
Pour l’anecdote, les échappements des Pagani ont été particulièrement étudiés afin d’être performant et afin de sortir un son précis voulut par Horacio.
Les Pagani Zonda
La Pagani Zonda C12 sera la première née des Zonda. Son premier modèle est directement inspiré de la course automobile, et plus précisément des voitures de course respectant le règlement Groupe C, en vigueur de 1982 à 1993. Ce Groupe C aura permit aux constructeurs de créer quelques voitures légendaires, comme la Porsche 956, la Peugeot 905, ou encore la Jaguar XJR-9. Mais la préférée d’Horacio Pagani était sans doute la Sauber-Mercedes C9, de laquelle la Zonda est inspirée.
Un premier développement de la Zonda arrivera en 2002 avec Pagani Zonda C12-S, déclinée en coupé et roadster. Le moteur est désormais préparée par AMG et passe à 7L, puis rapidement à 7.3L pour développer 550ch. Avec ce nouveau moteur, la voiture « s’alourdit » avec un poids à vide de 1280 kg. En comparaison, une Lamborghini Murcielago des mêmes années pèse 1650 kg à vide.
Niveau carrosserie, la voiture s’affine quelques peu. Le capot avant arbore une forme en V et s’allonge un peu, tandis que l’aileron arrière se scinde en deux, et les phares sont nouveaux.
En 2005, la nouvelle Pagani Zonda F voit le jour. Horacio rend ainsi hommage à son ami, son mentor, Juan Manuel Fangio. La voiture garde son moteur 7.3L qui développera désormais 610 ch. Pour cela la voiture est équipée de nouveaux collecteurs d’admission et d’une nouvelle boîte à air. Une version « Clubsport » de la Zonda F sera également créée avec une puissance de 660 ch.
Toujours plus rapide, la Zonda F Clubsport réalisera un chrono de 7:24’44 sur le Nurburgring en Août 2008. Un très beau chrono pour l’époque, c’est 1 seconde plus rapide que la Ferrari Enzo et 4 secondes de mieux que la Porsche Carrera GT ! Pas mal pour un constructeur qui produit 5 voitures par an.
La forme générale du véhicule reste proche de l’ancienne version, mais on manquera pas de remarquer quelques détails. Les feux sont plus affirmés, les rétroviseurs sont fixés sur les ailes (et non plus sur les montants de pare-brise). Pour une meilleure aérodynamique, le nez s’allonge encore un peu et l’extracteur arrière est nouveau. On remarquera également l’aileron arrière qui redevient en une seule partie.
Attention tout de même car Pagani proposait à ses client de C12 & C12-S un restylage plus en harmonie avec le Zonda F. Vous pourrez donc croiser des Pagani Zonda avec les rétroviseurs fixés sur les ailes avant (comme la Zonda F), tandis que l’aileron arrière sera toujours scindé en deux (comme sur la C12-S).
L’habitacle du véhicule est aussi soigné que l’extérieur et ne manquera pas de marquer ses occupants. La forme du pare-brise et le toit en verre vous donne l’impression d’être dans un avion de chasse, rudement luxueux ! Les meilleurs matériaux sont utilisés, évidemment, mais sans fioriture. Une Pagani c’est avant tout le plaisir de conduire. Telle une pièce d’horlogerie, les compteurs sont tous derrières le volant de style vintage.
La Zonda R et sa version homologuée
Pagani, déjà dans la démesure des supercars, pousse le bouchon encore un peu avec la Pagani Zonda R. Elle reprend le bon vieux V12 de 6.0L et le pousse à 760 ch pour un poids total de 1070 kg ! Le 0 à 100 km/h est abattu en 2.2 secondes. La Zonda C12 est inspirée du Groupe C ? Alors imaginez la Zonda R, une furie de puissance et de décibels !
Pagani construira 16 exemplaires de la Zonda R, dont 15 seront commercialisées au prix astronomique de 1.4 millions d’euros. La voiture est destinée uniquement à la piste et au plaisir car non homologuée pour la route, ni homologuée dans aucune compétition. Elle est l’équivalent de la FXX chez Ferrari.
La Zonda R devait être la dernière des Zonda, mais c’est sans compter certaines commandes client. Et certains clients souhaitaient posséder une Zonda R homologué route ! Alors Pagani l’a fait, avec la Pagani Zonda Cinque, la plus incroyable des Zonda ! Elle reprend le moteur AMG 7,3L et monte sa puissance à 678 ch. Pagani produira cinq exemplaires coupé et cinq exemplaires roadster de cette version ultime.
Pagani aura du mal à se séparer de son modèle devenu mythique, la Zonda. Même s’il est sur le point de produire un tout nouveau modèle, la Huayra, la marque continuera de produire la Zonda pendant plusieurs année, notamment des modèles One Off. Mais pour l’heure, après avoir produit la Cinque et juste avant de produire la Huayra, la petite entreprise se lance dans un hommage à la Frecce Tricolori (patrouille acrobatique de l’armée de l’air italienne) avec la Pagani Zonda Tricolore. La voiture se base sur la Cinque avec son moteur 7.3L de 678 ch. Mais elle abandonne la prise d’air longitudinale.
Comme Pagani ne veut pas en finir avec sa Zonda, il produira en 2013, une version évoluée de sa Zonda R, la Pagani Zonda Revolucion. La marque reprend son incroyable Zonda R, mais ajoute 50 ch pour produire un total de 800 ch ! Niveau carrosserie, l’appui aérodynamique sera légèrement revu et amélioré, permettant à la voiture de réaliser un temps de 6 min 30 sec sur le Nurburgring. C’est mieux qu’une Mclaren P1 LM ou q’une Porsche GT2 RS Manthey Racing. C’est simple, en 2025 seulement trois voitures font mieux autour du Nurburgring, toutes catégories confondues (la Porsche 919 Hybrid Evo, la Volkswagen IDR, et la Lotus Evija X).

